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"L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai." J'ai toujours été, comme Joe Dassin le chantait, attiré, voire fasciné par les Etats-Unis. Rien qu'en parcourant des yeux la carte de ce vaste pays, je rêvais. Il semble que chaque ville, chaque Etat, évoque en moi un tas de choses et d'images. Et ce, même avant d'y avoir mis les pieds. Les succès du cinéma américain n'y sont probablement pas pour rien.
Je n'ai donc pas hésité une seconde quand on m'a proposé de m'y rendre pour la première fois. Disons plutôt que j'ai gagné le droit d'être de la partie. Il ne s'agissait en effet pas de vacances, mais la mission était de représenter la Belgique dans un voyage d'échanges professionnels.
Mon expérience personnelle du pays de l'Oncle Sam n'est pas aussi étendue que je ne le souhaiterais, et se limite essentiellement à la Nouvelle-Angleterre et à New York. Mais Il ne fait déjà aucn doute que celle-ci sera étendue et approfondie (lisez les commentaires de mon voyage dans l'ouest)!
Mon premier sentiment est, contrairement aux idées reçues, qu'il est plus difficile d'y entrer qu'en Russie ! En effet, même avec un visa en bonne et due forme (un passeport récent est en principe suffisant pour les citoyens de l'Union Européenne), il faut encore répondre -correctement de préférence- aux nombreuses questions des douaniers soupçonneux, avant que ceux-ci ne décrètent que vous êtes autorisé à séjourner.
Une fois à l'intérieur, on ne peut pas véritablement parler de dépaysement : les USA sont quand même culturellement plus proches de nous que l'Indonésie ! Je ne nierai pas qu'il existe certaines différences, mais on s'y habitue très vite. D'autant plus facilement en Nouvelle-Angleterre, qui est peut-être la région la plus "européenne" des USA. Ce n'est certainement pas un hasard si le Vermont et le Massachusetts sont les premiers des cinquante Etats de l'Union à avoir voté une loi régissant les mariages homosexuels, suivant en cela l'exemple des Pays-Bas et de la Belgique (sans entrer dans la polémique de savoir si c'est ou non une bonne chose).
 Les Etats-Unis sont un pays jeune, habitués à devoir se battre pour faire la course en tête. Ce sont les champions du "laissez-faire", mais pas du "laissez-passer" (cfr ci-dessus), du marketing et du patriotisme : tout y est fait "à l'américaine". Les nombreux succès qu'ont engrangés les Américains tout au long de leur courte histoire ont imprimé et renforcé dans l'imaginaire collectif national le sentiment que "America is best". Sans prendre position sur ce délicat sujet, on peut comprendre que cela puisse irriter. C'est ainsi par exemple que le championnat national de base-ball s'appelle le "world series", ou "world championship". C'est comme si le vainqueur de la coupe de Belgique de balle pelote était qualifié de champion du monde de la spécialité. Même si dans les faits cela correspond à la réalité, une telle prétention prêterait quelque peu à sourire de ce côté de l'Atlantique.
Un autre trait de caractère marqué et frappant chez les Américains est leur sens du devoir et du respect. Il est étonnant de se promener dans les rues de New York et de se sentir autant en sécurité. On peut parfaitement déambuler les yeux fermés sans danger : les automobilistes sont très courtois, plus que les piétons, et font attention à votre place. Même s'il vous prend l'envie de traverser alors que le feu est rouge. Et ce n'est pas valable que pour les automobilistes...
Cette politesse  se retrouve aussi dans la vie de tous les jours. Les Américains sont des gens très charmants. Si vous avez, comme moi, l'occasion de faire un séjour, court ou long, dans une famille plutôt qu'à l'hôtel, vous le ressentirez encore plus. Vous serez rapidement intégré à celle-ci et vous aurez certainement envie de leur rendre la pareille. Ne vous étonnez pas non plus si, en vous promenant, tout le monde vous salue, vous demande comment vous allez... On pourrait considérer cela, avec nos yeux d'étrangers, comme un réflexe dans leur vie sociale, mais on sent rapidement qu'ils vous le demandent avec conviction.
Il me semble aussi que les Américains sont beaucoup plus ouverts (au dialogue et à la découverte) que bon nombre d'Européens.
Si beaucoup de gens considèrent les USA comme le pays de la superficialité, de la démesure (tout y est / doit y être plus grand, plus beau, ...) et de la jungle ("Bats-toi pour survivre, et si tu survis tu pourras te faire ta place au soleil"), il n'en reste pas moins vrai que ce pays mérite le respect pour ce qu'il est et je ne peux que vous conseiller de vous y rendre. Je prends le pari que vous y retournerez. J'y suis retourné et je devrais encore y aller bientôt, mais cette fois dans l'ouest. Rendez-vous là-bas !
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