Brésil

Brésil
  • Capitale : Brasilia

  • Monnaie : réal

  • Superficie : 8 514 205 kms2

  • Principales villes : São Paolo, Rio de Janeiro, Brasilia, Manaus, Fortaleza

Préambule

Les commentaires ci-dessous proviennent d'une série de petits récits écrits au jour le jour au cours de mon second séjour au Brésil en janvier 2008. Ils n'ont pas été revus et sont donc republiés ici tels qu'en l'état.

J1

Le début de l'année est traditionnellement propice aux voyants, qui nous délivrent leurs prévisions pour l'année qui s'annonce. Personnellement, j'ai plutôt toujours été un horo-sceptique. Bien sûr, quand j'entends le mien à la radio, je l'écoute d'une oreille plus ou moins attentive, mais sans y donner plus de crédit que cela. Cette année cependant, les prévisionnistes de tous bords s'entendaient pour m'annoncer une année 2009 "au-delà de toutes mes espérances". La raison en était simple : Jupiter entrait dans le signe du Verseau. On n'avait qu'à bien se tenir, et j'étais donc d'autant plus enclin à y prêter un peu plus d'importance qu'à mon habitude.

Comme par enchantement, les pronostics n'ont pas tardé à se concrétiser. C'est ainsi qu'après un vol de 12 heures à peu près sans encombre, j'ai bien dû me rendre à l'évidence à l'arrivée : mon unique bagage avait décidé de voler de ses propres ailes et avait choisi une autre destination que la mienne... Pour résumer : ma valise s'était fait la malle. Après un bref et rapide, que je peux même sans travestir la réalité décrire comme très bref et très rapide, inventaire, me voici donc à Sao Paolo pour 3 semaines avec : 1 pantalon, 1 short, 1 t-shirt, 1 chemise, 1 cravatte, 1 slip et toute une collection de dragées. J'avais décidé de voyager cette fois-ci léger; j'ai effectivement été exaucé au-delà de toutes mes espérances.

J'ai quand même fait ma petite enquête... Il apparaît que l'erreur aurait été commise au départ de Luxembourg, où l'hôtesse du check-in, charmante au demeurant, ceci expliquant en partie pourquoi je ne lui en veux pas (encore) trop, a au cours de notre plaisante discussion, confondu le code GRU de Sao Paolo avec le GIG de Rio de Janeiro, où je suppose que ma valise se trouve. Cependant, à l'heure qu'il est, mon bagage n'a pas encore été formellement localisé et continue son petit tour du monde en solitaire...

J2

Le sentiment qui a prédominé aujourdhui est la frustration. Et ça a commencé très tôt. Levé non pas aux aurores, mais pas loin, après une nuit réparatrice (il aurait pu tomber une bombe atomique sur la pièce voisine, je ne l'aurais pas entendue. Je ne serais cependant certainement pas ici non plus pour vous faire part de mes sentiments, mais c'est une autre question), je me suis décidé pour une petite balade apéritive, histoire de faire honneur au déjeûner (et surtout pour attendre que les autres se décident aussi à se lever). La plage est à tout casser à 5 minutes à pied (et il faut traîner en chemin pour atteindre les 5 minutes), l'eau est, à première vue, bonne, même à 8 heures du matin, et le beau temps est au rendez-vous (en pleine saison des pluies, on n'a pas encore eu droit à la moindre goutte d'eau), et je n'ai encore pu tremper que mes orteils dans l'océan. Mon maillot se trouve en effet dans ma valise, qui vit sa vie en solitaire (Reviens, tu me manques !!!). Nous avons cependant reçu un appel hier, demandant la confirmation de mon adresse de séjour ici au Brésil, mais depuis lors, c'est de nouveau le silence (radio) complet.

Frustration risque aussi d'être le mot du jour pour mes hôtes. En effet, au lieu de mes bons produits du terroir (pralines belges, liqueur française), ils n'auront que ce mot à la bouche... Et plus encore quand mon sac va enfin entendre mon appel (car je ne doute pas un seul instant d'une issue heureuse), car je crains de constater l'état dans lequel les pralines auront survécu... Qui vivra verra...

Attention ! Breaking news, à l'instant même où je vous parle : on annonce l'arrivée imminente de ma valise dans les 30 prochaines minutes... A suivre... Pourvu que ce ne soit pas une fausse alerte !

J3

Avant toute chose, et en remerciement pour les (nombreux) messages de soutien et (tout aussi nombreuses) marques de sympathie reçus suite à la disparition inopinée de ma valise, voici les dernières précisions. J'écris "dernières" car il n'y en aura malheureusement plus à attendre de ce côté-là, et ceci marque donc la fin de cette saga qui nous aura tenus en haleine. Elle a effectivement rejoint sa destination prévue dans la demi-heure suivante (cfr épisode précédent), totalement relookée dans un emballage de protection en plastique du meilleur genre. La mode de Paris très certainement, puisque c'est là qu'elle était bloquée. En effect, le routage GIG 8099 n'existant pas (cfr à nouveau l'épisode précédent), les experts en logistique ne savaient trop s'ils devaient se fier au code aéroport ou au numéro de vol. Bref, elle a quand même réussi à embarquer sur un vol Air France alors que je volais sur la TAM... Et comme on m'a aussi demandé des précisions sur l'état de santé des pralines, sachez qu'elles ont très bien survécu à ces frasques...
Sinon, la tendance du jour oscillait entre les thèmes "eau" ou "sport". Difficile à départager, voyez vous-même : petit jogging (sport 1 - eau 0) ce matin sur la plage (sport 1 - eau 1). L'après-midi, natation (2 - 2, "natation" comptant à la fois pour l'eau et pour le sport) dans le cadre enchanteur des cascades de la réserve écologique Juréia-Itatins. Fin de la récréation, retour d'abord aux voitures, ensuite à la maison, et premier contact avec la pluie tropicale (2 - 3). Cela pourrait se terminer ici, mais on annonce une soirée bowling. Egalisation possible... Mais au fait, c'est vrai, le baptême est pour demain... L'eau l'emporte : bénite elle compte double...

J4

Ma filleule a été baptisée ce matin (très tôt : à 8 heures). Donc maintenant, ça y est : je suis dès à présent investi offciellement de la mission de "padrinho". C'est une grande fierté, mais aussi une énorme responsabilité. On s'en sent rapidement investi au cours de la cérémonie. Même si je n'ai pas tout "capté" (mes connaissances en portugais, bien que progressant de jour en jour, présentent malheureusement encore certaines lacunes), la marraine et le parrain se voient mis fortement en avant, peut-être même encore plus que les parents eux-mêmes... Ce sont par exemple les marraine et parrain qui présentent l'enfant au prêtre lorsqu'il verse l'eau sur sa tête. Sans compter la séance photos à la fin. Bien évidemment, c'est ce moment précis qu'ont choisi les piles de mon propre appareil pour rendre l'âme sans crier gare.

Soit dit en passant, les baptêmes au Brésil, c'est quand même un peu l'usine. Déjà, on ne choisit ni le jour ni l'heure. Vous sélectionnez tout au plus un des 12 mois de l'année et le prêtre vous demandera de vous présenter à telle date, à telle heure, et jusqu'à telle place en son église. Il n'y a qu'une seule cérémonie par mois, et tous les candidats se voient baptisés au cours du même office. Là, on a eu de la chance : il n'y avait que 6 enfants. D'habitude la moyenne tourne autour de 20 !
N'imaginez pas non plus avoir droit à une messe un peu spéciale pour l'occasion. Non, il s'agit d'un service tout à fait standard, juste un peu rehaussé par le cérémonial du baptême. Qui osera après cela encore dire que les pays latins ont un problème avec l'organisation et le rendement ?
PS : les dragées ont eu leur petit succès, puisque ce n'est pas vraiment la coutume ici...

J5

Les voyages forment la jeunesse. C'est fou : on ne se rend d'ailleurs pas toujours compte à quel point c'est vrai, et cela peut parfois nous emmener là où on ne l'aurait jamais imaginé. Aux sanitaires par exemple... En principe, on ne risque pas grand'chose, on ne s'attend pas à d'énormes surprises, qu'elles soient bonnes ou mauvaises d'ailleurs... En effet, qu'est-ce qui ressemble le plus à une toilette qu'une autre toilette, même sur un autre continent ? Et pourtant...

Prenez la pression par exemple. Pas la bière, mais celle du conduit d'évacuation. Elle est ici bien moindre que ce à quoi on est habitué en Europe. Toute la "puissance" doit dès lors servir à l'élimination de ces corps désormais étrangers... Mais il faut parfois s'y reprendre une fois ou deux pour terminer le travail. Et toujours à cause de ce manque de pression, cela prend un certain temps pour recharger le réservoir de nouvelles munitions... On a vite perdu dix minutes là où chez nous on se contente d'appuyer sur le bouton... D'ailleurs, parlons un peu de ce geste quotidien tout simple... En pratiquant comme on en a l'habitude, on a toutes les chances de ne pas profiter de l'effet d'entraînement. Il est dès lors grandement conseillé de maintenir la pression (encore elle), de votre doigt cette fois-ci, sur le poussoir jusqu'à épuisement complet du contenu.

Les découvertes ne s'arrêtent pas ici. A côté du trône se tient fièrement un récipient, ressemblant le plus souvent à une petite poubelle. C'est logique : c'en est une. Elle sert à accueillir les bouts de papiers usagés. En effet, au Brésil, comme partout en Amérique du Sud d'ailleurs, jeter les papiers dans la cuvette conduirait immanquablement à boucher celle-ci, car, vous l'aurez deviné, la pression dans le tuyau est trop faible pour emporter ceux-ci jusqu'au terminus...

Terminons enfin par un autre instrument à portée de main une fois bien assis : un petit tuyau, avec à son extrémité une gachette. Quand on appuye sur celle-ci, un flot d'eau s'en dégage. L'usage que j'en fais (à savoir compenser par là le manque éventuel de puissance de la chasse d'eau) n'est pas vraiment celui pour lequel il a été pensé... Je laisse donc le soin à votre imagination de découvrir à quoi il peut bien servir... Petit indice : j'ai écrit "une fois bien assis"...

J9

Enfin un peu de soleil... Cela fait 2 jours consécutifs qu'il nous fait l'honneur de sa présence et de sa compagnie. Ceci expliquant, en partie, mon silence pendant tout ce temps.
La météo au Brésil est quand même étonnante : on est en plein été, mais on en n'a pas vraiment l'impression... En tout cas, ce n'est pas l'image que l'on a d'une saison estivale australe. Le ciel est le plus clair du temps (enfin, façon de parler pour "clair") couvert, voire même plombé par des nuages, plus ou moins épais, et c'est à une partie de cache-cache sans merci que l'on assiste. En général, des deux protagonistes, c'est le soleil qui se montre le plus malin à ce petit jeu et reste introuvable. Il n'en reste pas moins que la température est cependant tout à fait agréable. Elle oscille aux alentours des 25 degrés.

Pour peu qu'une légère brise vienne alors écarter la couverture nébuleuse et la situation change radicalement. L'exposition aux rayons de notre astre peut par moments aller jusqu'à l'insupportable, et il ne faut pas attendre bien longtemps pour en apercevoir les traces sur nos peaux boréales, qui se parent d'un rouge du meilleur effet... La vie ne s'arrête cependant pas ici aux heures les plus chaudes comme dans les pays méditerranéens, mais semble se poursuivre normalement.

Pour être complet, il ne faudrait pas oublier un autre acteur essentiel de cette pièce météorologique, j'ai nommé "la pluie". Nous autres Belges, on se retrouve en terrain connu. Elle peut s'inviter pour la journée, tout comme elle peut faire de brèves mais violentes apparitions. Ce n'est pas nécéssairement le mythe que l'on imagine en pensant "Brésil", mais il y a bel et bien une saison des pluies...
Voilà, c'était le bulletin météo pour la côte brésilienne à hauteur du tropique du Capricorne.

J10

J'ai pris aujourd'hui ma première leçon de surf. Vous savez, ce sport qui consiste à (essayer de) tenir en équilibre sur une planche au sommet des vagues, le plus souvent gigantesques (ou dont on a au moins l'impression qu'elles le sont). Quand on regarde ce spectacle à la télévision, c'est bien beau... Quand on voit de ses propres yeux des gens le pratiquer, c'est vraiment tentant ! Alors, comme l'occasion s'est présentée à moi, je l'ai saisie, histoire de ne pas mourir idiot. Et bien, pour ceux qui seraient preneurs, ce n'est pas gagné...

Tout d'abord, l'un de vos pieds se trouve entravé par une sorte de cordon ombilical qui vous attache de manière irrévocable à votre planche. Il faut déjà s'y faire. Ensuite, vous êtes invités à faire la planche sur la planche elle-même pour atteindre les vagues "intéressantes". Je vous assure que c'est loin d'être confortable, surtout quand les vagues viennent vous agresser : il faut alors plonger la tête la première au coeur de celles-ci afin de ne pas se faire retourner. Si vous parvenez à garder votre équilibre, c'est déjà un grand pas de fait vers la domestication nécessaire de votre jouet.

Là où cela se corse, c'est quand vous essayez de passer à l'étape suivante, qui consiste à dompter les éléments qui, vous en êtes alors persuadés, se déchainent contre vous, se liguent pour vous faire faire la bascule, l'objectif étant pour vous de vous dresser comme un seul homme (que vous êtes d'ailleurs) en vainqueur. Je vous garantis que ce n'est pas une partie de plaisir. D'un autre côté, si vous êtes plutôt "salé" que "sucré", vous trouverez certainement votre bonheur, ou, à tout le moins, une partie de celui-ci dans cette pratique (petit rappel, on pratique le surf en mer). Personnellement, je vous avouerai que je ne suis pas totalement converti, et je ne suis pas certain que je vais importer ce "délassement" en Belgique.
Assez ironiquement, il y avait un autocollant sur ma planche qui proclamait fièrement "Surfers' Paradise". J'étais de mon côté assez loin d'imaginer que le paradis ressemblait à cela. Non vraiment, je vais trouver quelque chose d'autre pour aimer le Brésil.

J11

Un élément essentiel n'a pas encore été abordé dans le cadre de ce cycle de conférences sur le Brésil. Cette lacune va être sous peu comblée. J'imagine que vous savez tous déjà de quoi on va parler... Il s'agit bien entendu de la nourriture... Après une étude approfondie des moeurs culinaires et bibitives locales, voici mes coups de coeur, en deux parties.

On pourrait commencer avec une petite caipirinha, à base de citron vert et de cachaça (ou "pinga", un alcool blanc à 40º, infâme à boire sec [1]) ou de vodka (non pas de la russe, mais un ersatz fabriqué ici).

Sinon, il existe toute une collection de jus de fruits naturels, servis avec de l'eau ou, mieux encore, du lait. Pour n'en citer que quelques-uns : ananas (avec ou sans menthe), acerola, cajou (mon préféré), kiwi, orange, citron, fraise, fruit de la passion, melon, raisin, mandarine, mangue, carambole, papaye, goyave, pastèque, graviola, ... Je me dois aussi de mentionner le très délicieux jus de canne à sucre, qui est préparé un peu différemment. Délicieux ! N'oublions pas non plus les batidas (boissons alcoolisées), qui peuvent être préparées en théorie avec tous ces fruits aussi.

Je sais que certains vont me poser la question, alors j'y réponds anticipativement... Amateurs de boissons maltées, houblonnées, ... fermentées, vous pouvez sans trop de regrets rayer le Brésil de la liste de vos destinations favorites. En matière de bière, le Brésil ce n'est pas le Pérou... Ont cependant trouvé grâce à mes yeux : une bière brune très rafraîchissante (Malzbier Antartica), et qui peut aussi être mélangée avec de la bière blonde (je vous avais prévenus : on est en plein dans l'expérimental, et ce n'est pas fini !), ainsi qu'une autre, à la couleur rappelenant les bières fruitées bien de chez nous. Mais il ne s'agit pas de cela du tout : c'est une bière de vin, ou bière au vin, ou vin à la bière... Bref, c'est un mélange de ces deux boissons. Cela peut paraître à première vue comme un mariage contre nature, mais pour l'avoir testée (à votre place, quel esprit de sacrifice !), je vous garantis que ce n'est pas mauvais du tout. J'en ai même repris, afin de faire un second contrôle de qualité et pour être certain de mon appréciation. C'est servi dans un grand verre à double paroi dont l'intérieur est rempli d'eau et qui est conservé au congélateur, ce qui permet à l'eau de devenir glace et de conserver la boisson parfaitement fraîche.

A mentionner aussi : la (limonade à la) guarana, et sa version plus tonique la Guaraviton, ou encore l'eau de coco et les vins, rouges ou blancs, mais toujours doux. Et puis pour ceux qui aiment ça (ce qui n'est pas mon cas), on est ici au pays du café ! Je préfére de loin une de leurs bonnes infusions.
Voilà, c'est la fin de cette première partie. Rendez-vous demain pour la partie solide...

[1] Remarque : je voudrais apporter ici un petit bémol. Il existe de la très bonne cachaça à boire pure. Elle n'est plus alors transparente, mais a une belle couleur dorée et est généralement produite dans le Minas Gerais.

J12

Passons maintenant à du plus consistant... Que diriez-vous d'une bonne churrascaria ? Il s'agit de la version brésilienne du barbecue.

Imaginez-vous à table au restaurant, et les serveurs viennent tour à tour vous présenter une viande. Tout ce qu'il vous reste à faire, c'est, si cela vous tente, de lui indiquer l'endroit où vous désirez qu'il vous coupe un morceau. Je peux vous assurer qu'il y en a des sortes et des sortes différentes... A n'en plus finir. On ira même jusqu'à vous proposer du coeur de poulet. Comme j'aime expérimenter de nouvelles choses et pousser toujours plus loin les limites de la connaissance, j'ai testé. Et bien, outre une texture étonnante, ce n'est pas mauvais !

Il n'en reste pas moins que le plat traditionnel reste la feijoada, composé de riz, de choux coupé en fines lamelles, d'une sauce aux fèves ainsi que de viande. Le tout peut, selon le goût de chacun, être saupoudré de farine de manioc. Une autre spécialité est le pastel (ou pasteis au pluriel, rien à voir avec la boisson anisée du sud de la France). Il s'agit d'une sorte de grand beignet rectangulaire, relativement plat, à la pâte très légère et fourré avec à peu près tout ce que l'on désire : cela va du fromage à la banane, en passant par la viande, ... Les limites sont celles de l'imagination seulement...
J'ai aussi eu l'occasion de goûter du requin, qui est très tendre et fond littéralement en bouche. On trouve aussi un peu partout des boulettes de morue ou des pains au fromage.

Comme dessert, alors c'est sans hésitation que je vous proposerai mon super-méga-top coup de coeur : la cocada. Il s'agit d'une petite pâtisserie composée d'éclats de noix de coco et de sucre. C'est un véritable délice. Presqu'une drogue... Attention quand même à la ligne ! Et puis il m'a aussi été donné de goûter la tapioca. Cela consiste en une crêpe de manioc, pliée en deux et qui peut aussi être garnie selon le désir du client, mais toujours copieusement "arrosée" du fameux lait concentré sucré. J'ai testé la version au chocolat, et de nouveau, ce fut un plus pour mon expérience culinaire.
Il n'y a pas à dire, ils savent y faire ici pour le plus grand plaisir de tous les estomacs !

J15

Il y a quelques jours, j'ai tenu une "vraie" conversation d'un quart d'heure en portugais... Avec le propriétaire du club de tennis. Il pleuvait, et comme il était impossible de taper la moindre balle, on a alors conversé quelque peu ensemble. Bien entendu, on n'a pas débattu de la transsubstanciation ni de la présence ou non d'eau sur Mars, mais plutôt de tout et de rien... Ce qui n'est en soi pas rien.

Le problème n'en reste pas moins toujours le même, et il se répète ici comme dans tous les pays grands à eux seuls comme un continent qu'il m'a été donné de visiter comme les USA ou la Russie : il faut se lever (très) tôt si on veut relever le défi de tomber sur quelqu'un qui soit capable d'aligner trois phrases dans une autre langue que celle de sa mère. Alors si vous cherchez spécifiquement un francophile, autant demander la Lune. A la décharge des locaux, il est certain que pour la plupart d'entre eux, c'est tout sauf indispensable de connaître la moindre langue étrangère, même professionnellement parlant, ce qui est pour nous difficilement concevable. Leur marché intérieur est tellement immense qu'il y a de la marge avant de chercher de se lancer à l'assaut de l'international. Prenez une ville comme São Paolo par exemple. Les chiffres officiels parlent de 12 à 15 millions d'habitants, mais il y en a certainement au moins une bonne vingtaine. Imaginez maintenant que vous êtes producteur de fruits. Ou de bière, ou de vêtements... Ça en fait déjà un paquet de gens à nourrir, à désaltérer et à vêtir...

Par contre, les gens qui vivent dans les campagnes ou dans les plus "petites" (on parle quand même ici en dizaines ou centaines de milliers de personnes) villes de province n'ont souvent pour horizon que leur région et rarement au-delà. En tout cas très rarement au-delà des frontières nationales. Eux non plus n'ont guère de raisons de se lancer dans des études approfondies de linguistique. Ce serait un investissement perdu. Il ne reste dès lors qu'à s'adapter, à se lancer et à s'y mettre soi-même. Avec un peu de bonne volonté, ça vient assez rapidement. Le portugais est quand même une langue latine tout comme le français et il y a déjà beaucoup de mots que l'on comprend sans les avoir jamais entendus auparavant. Et puis en cas de doute, il suffit de glisser de ci de là un mot d'espagnol, d'italient ou même de français, et ça passe. De toutes façons, connaître un peu de portugais n'est pas un handicap à Luxembourg...

J17

Le Brésil, ce n'est pas le tout d'y aller (c'est bien) ni d'en revenir (parce qu'il le faut vraiment bien), mais il faut encore pouvoir se déplacer. Les distances sont tellement grandes parfois que cela dépasse ce que l'on connaît voire même imagine.

Le moyen le plus rapide d'aller d'un endroit à un autre reste bien entendu l'avion. Mais rien d'exotique là-dedans. Tout le monde voit bien comment cela "fonctionne"... En Belgique, on pense plutôt à prendre sa voiture ou le train. Par contre, ici, les lignes ferroviaires sont quasiment inexistantes et de préférence utilisées pour le transport de frêt. Les voyages se font dès lors la plupart du temps en car. Les passagers se rendent pour cela dans une "rodoviaria" (ou gare routière) pour acheter leur titre de transport (il est quasiment indispensable pour certaines lignes de réserver à l'avance si l'on veut être certain de partir au jour et à l'heure voulus). Les cars sont luxueux, avec de larges places par personne, des sièges inclinables pratiquement jusqu'en position couchée, des soutiens pour les jambes, ... Tous ces accessoires sont loin d'être superflus quand on sait qu'il faut compter plus ou moins 6 heures pour relier São Paolo à Rio de Janeiro. Regardez sur la carte du Brésil la distance qui sépare ces deux villes. Et je ne vous parle pas ici de Fortaleza ou de Manaus !

Le réseau est bien organisé, les liaisons relativement fréquentes et bien desservies, et les prix abordables. Si vous vous endormez facilement et à peu près n'importe où, optez si possible sans hésiter pour un voyage de nuit : cela vous fera non seulement épargner une nuit d'hôtel, mais en plus vous permettra de bien débuter la journée une fois arrivé à destination. Il y a un risque cependant (et je vous parle en connaissance de cause), à savoir de tomber sur une paire de "berdeleuses" qui auront le don de vous faire perdre une heure ou deux de sommeil (pratique quand le voyage n'en compte que 6, et arrive à destination à 4 heures du matin, avec une heure d'avance !!!), mais la fatigue finira bientôt par l'emporter et le calme par régner. Sauf si ce n'est vraiment pas votre jour de chance et qu'un ronfleur ait décidé de vous faire profiter en avant-première de sa dernière création symphonique...


[Entrée]